Tamanrasset, l’Assekrem : “Un temps de grâce au désert”
J’ai eu la chance de partir au désert et pas n’importe lequel : celui du Hoggar où Frère Charles a voulu s’installer (1905-1916). Il était prêt à tout pour rejoindre ses amis les Touaregs et installa un petit ermitage à l’Assekrem ; mais la déception fut grande de voir que les Touaregs avaient quitté les lieux. Alors, il ne resta que cinq mois à l’Assekrem en 1911, et il revint à Tamanrasset.
Aujourd’hui, l’Assekrem est devenu un lieu-phare pour la famille spirituelle Charles de Foucauld : un lieu de solitude et de rencontres. Ainsi, Théodore Monod, de confession protestante, naturaliste, botaniste, géologue, spécialiste du désert, est allé en 1927 dans le Hoggar. Il était très en lien avec Louis Massignon, de 20 ans son aîné.
« Le désert en tant que tel est très émouvant. On ne peut rester insensible à la beauté du désert. Le désert est beau parce qu’il est propre et ne ment pas. Sa netteté est extraordinaire. On n’est jamais sale au désert. (…) Le désert est presque impudique, le sol ne s’y montre recouvert d’aucun couvercle végétal. Il montre son anatomie avec une impudeur prodigieuse (…) Le désert appartient à ces paysages capables de faire naître en nous certaines interrogations »
Théodore Monod Déserts, AGEP, 1988, p. 307
Mon séjour à Tamanrasset fut l’occasion de « revisiter » la vie de Frère Charles, humainement et spirituellement. Voir la Frégate et le Bordj avec les cris des enfants de l’école d’à côté ou l’appel du Muezzin à la prière ont contribué – notamment dans la petite chapelle de la Frégate – à réaliser combien la plus belle relique de Frère Charles était bien celle de la Fraternité et de la prière. L’un n’allant pas sans l’autre, l’un se nourrissant de l’autre, l’Un célébrant l’Autre. Aller vers le Frère et aller vers Dieu, c’est tout Un. L’éternel et le quotidien, c’est tout Un. Contempler et agir, c’est tout Un. Le Manuel et le spirituel, c’est tout Un […]