Devenons explorateurs de la fraternité, éclairés par l’espérance de l’Evangile.

La fraternité est un lien qui se tisse, bien souvent avec difficulté. Elle n’est pas innée mais se construit.
Le discernement pour cheminer dans cette voie n’est pas évident : il y a tant de bruit autour de nous, tant de guerres et de souffrances, tant d’appels à la haine et au rejet de l’autre, tant de frères sur le bord de la route. Diverses inspirations de Charles de Foucauld telles que : « jamais arrière » (1), « comme un voyageur dans la nuit » (2), et « voir en tout homme Jésus, plus particulièrement dans le plus éloigné de moi » (3), peuvent nous aider dans ce discernement. Comme frère Charles, commençons par puiser à la source, pour oser la Foi et l’Espérance, et ouvrir le champ des possibles.

Puiser à la source

La source est ce qui nous met en mouvement. Elle prend différentes formes :

• Il y a d’abord la vie des hommes et des femmes avec leurs aspirations, leurs joies, leurs peines ; le cri de celles et ceux qui souffrent, nous interpelle. Ne laissons pas le bruit de fond de notre quotidien et de nos habitudes, être un obstacle à son écoute. Soyons attentifs. De multiples manifestations de ce cri sont audibles. J’ai soif ! : c’est le dernier cri de Jésus.
• L’Evangile et l’Eucharistie constituent une autre source à laquelle puiser. « Il faut tâcher de nous imprégner de l’Esprit de Jésus en lisant et relisant, méditant et re-méditant sans cesse ses paroles et ses exemples » Charles de Foucauld. Dieu fait demeure en nous ; sa parole est souvent bien déroutante. Il n’y a que ce cœur à cœur qui nous fait avancer sur un chemin de vérité.
• La source peut aussi prendre la forme du silence, de la prière et de l’adoration. En prenant du recul, en établissant un échange fécond avec Dieu et avec nous-même, les modalités d’une mise en mouvement apparaissent plus clairement. « La prière est la première force de l’espérance. Tu pries et l’espérance grandit, et tu vas de l’avant » (Pape François, catéchèse du 20/5/2020)

Oser l’espérance

La vie de foi n’est pas un long fleuve tranquille, le doute et le découragement peuvent affleurer. Aussi est-il important de maintenir son engagement.
« Il faut que je me cramponne à la vie de foi » (Charles de Foucauld)
”Ma grâce seule te suffit.” ( 2 Corinthiens chapitre 12).

• A l’instar de frère Charles, apprenons à recevoir de la part de celles et ceux qui sont différents de nous. Cette expérience est de nature à transformer notre regard. Cela suppose d’apprivoiser nos peurs.
• Des graines d’espérance sont à trouver dans notre quotidien et dans le monde d’aujourd’hui. Partons à leur recherche, avec courage et foi, en faisant abstraction des rumeurs défaitistes qui démobilisent.

Ouvrir le champ des possibles

“ L’Espérance est un risque à courir », disait Bernanos. Aussi, ouvrir le champ des possibles, c’est chercher les opportunités où ils se trouvent, sans présager a priori du succès de la démarche :

• C’est accepter de se décentrer, de sortir de sa zone de confort pour découvrir de nouvelles perspectives, de nouveaux angles de vue qui pourront se révéler féconds.
• C’est adopter une attitude d’humilité, en tenant compte de nos fragilités, mais tout en allant au bout de nos engagements. Nous devons prendre notre place et notre part de participation. Il y aura des erreurs, des maladresses, des doutes. Acceptons- les.
• C’est maintenir un cap, une fidélité, une curiosité, un étonnement, une capacité d’émerveillement. Cultivons la patience, la confiance et recevons la joie. A travers le soin porté aux frères et aux sœurs, quelle vision de Dieu devons-nous et voulons-nous donner au monde extérieur ?

Le Christ nous précède. Il nous attend…

Références

1. Devise familiale qui aide à comprendre son itinéraire par étape dans la recherche d’une plus grande imitation de Jésus
2. “J’apprendrai de vous à me taire, à passer obscur sur la terre comme un voyageur dans la nuit …” strophe qui rythme les écrits de Charles de Foucauld à Nazareth
3. Article de Pierre Sourisseau des Fraternités sacerdotales (dans Jésus Caritas numéro 202 avril 2010.).