Évangile selon Saint 2, 22-40
« Présentation de Notre-Seigneur.
Notre-Seigneur retrouvé parmi les docteurs. »
Que Vous êtes bon, mon Dieu, de nous avoir donné les exemples dont sont pleins ces deux mystères. Vous avez accompli ce double mystère, Vous l’avez inséré dans le Saint Évangile, Vous nous l’avez livré à méditer dans le saint Rosaire pour que nous en tirions des fruits qui doivent être notre nourriture de chaque jour… Que Vous êtes bon, mon Dieu, d’avoir, dès Votre Incarnation, dès le sein de Votre mère, dès Votre naissance, dès Votre enfance, préparé le pain quotidien dont Vous vouliez nourrir tous vos fidèles. Que Vous êtes bon !
Comme en tous Vos actes, les enseignements sont innombrables en ces deux mystères… Quelques-uns se présentent plus vivement aux yeux. Dans la Présentation Vous Vous offrez tout entier à Votre Père, sans restriction, corps et âme, répétant les paroles du psaume que Vous disiez dès Votre Incarnation, dès Votre naissance : « Ecce venio… ut faciam voluntatem tuam[[Voici, je viens… pour faire ta volonté.]] »… Que ces paroles, qui furent celles de toute Votre vie, soient celles de toute la nôtre et qu’elles soient en particulier celles de notre vie en ces instants où, comme dans Votre Présentation, on est appelé à s’offrir à Vous d’une manière plus spéciale… Vous faites offrir par Vos parents à votre Père le don des pauvres, un agneau ne serait pourtant pas plus que ne mérite Dieu, mais Vous préférez n’offrir que deux colombes, voulant montrer par là deux choses : et votre attachement à la pauvreté et que la pauvreté, même dans le culte, est parfaitement agréable à Dieu, est une vertu, une vertu divine, dont Vous avez tenu à donner l’exemple, et que par conséquent, ceux qui font profession de Vous imiter en tout, de partager votre pauvreté, non seulement peuvent sans scrupule, mais encore doivent, s’ils veulent être Vos complets imitateurs, Vous rendre un culte très pauvre, comme Vous-même avez tenu à rendre le culte le plus pauvre à Votre Père… (Si ceux qui font profession de Vous imiter en tout et de partager Votre Pauvreté doivent Vous imiter dans la pauvreté du culte extérieur, que Vous rendez à Votre Père, cela n’empêche pas que ceux qui ne font pas profession d’imiter Votre pauvreté doivent Vous rendre le culte le plus riche, dans toute l’étendue de leurs moyens ; il serait indécent que, ne se privant de rien pour eux-mêmes, ils fussent économes pour Votre culte, que riches pour eux et leurs amis, ils ne fussent pauvres que pour Vous ; ils doivent Vous rendre un culte riche, brillant, éclatant, eux qui pour eux-mêmes sont riches et magnifiques… Mais ce culte magnifique, tout en étant un devoir pour les riches, est beaucoup moins parfait que le culte très pauvre qui est un devoir pour ceux qui vous imitent en tout et partagent volontairement Votre pauvreté, puisque ce dernier est fondé sur Votre divin exemple et a pour cause une vie entièrement consacrée à Vous dans l’imitation la plus fidèle, c’est-à-dire, dans le plus grand amour.)
En restant parmi les docteurs, Notre-Seigneur nous enseigne, entre autres choses, que si obéissant qu’on doive être envers ses parents, il ne faut pas hésiter à les quitter, dût-il leur en coûter beaucoup de peine, dût-on le faire sans les avertir, lorsque «l’œuvre de Dieu», la volonté de Dieu le demande… Notre-Seigneur nous enseigne aussi que quand on veut commencer à faire « l’œuvre de Dieu », d’une manière particulièrement efficace, la première chose à faire est ordinairement de se séparer de sa famille ; quelque peine qu’il doive lui en coûter… Notre-Seigneur nous apprend aussi que le lieu où on Le trouve, c’est l’Église, l’Église matérielle où Il est dans la Sainte Eucharistie, l’Église, son corps mystique, dont Il est la tête et le Cœur, l’Église enseignante représentée par les docteurs et les prêtres. La vérité est dans son Église ; la grâce et la vie sont dans ses sacrements, la voie, la connaissance de sa volonté est dans la parole de Ses représentants, dans la direction de ses prêtres. Tout Jésus est là. Celui qui veut Le connaître, connaître Sa vérité, doit Le chercher où Il se fit trouver par Marie et Joseph, dans l’enseignement de l’Église, parmi ses docteurs authentiques ; celui qui veut vivre avec Lui, vivre de Lui, vivre de Sa vie, doit Le chercher où Il se fit trouver par Marie et Joseph, dans les Sacrements de Son Église ; celui qui veut le suivre, L’imiter, mettre les pieds dans les traces de Ses pas, marcher dans Sa voie, doit Le chercher où Il se fit trouver par Marie et Joseph, dans la direction des prêtres, l’Église, chez les prêtres désignés par l’Église pour diriger les fidèles et leur montrer la « voie » [1].
[1] M/265, sur Lc 2,22-49 en C. DE FOUCAULD, La bonté de Dieu. Méditations sur les Saints Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge 1996, 218-220