“Il est l’heure d’aimer Dieu”
Chers responsables, délégués, membres et amis des fraternités séculières de Charles de Foucauld en Europe,
Nous lisons avec grande inquiétude les rapports et les nouvelles du monde entier sur la pandémie du corona. Les photos et reportages d’Italie et d’Espagne en particulier nous font une impression profonde et triste. Les restrictions à la vie publique, les règles relatives à l’éloignement social, les couvre-feux et les nombreux obstacles au contact social, ainsi que la fermeture des églises et la cessation du culte commun, en particulier des célébrations eucharistiques, sont des mesures nécessaires pour essayer de ralentir la propagation du virus et pour protéger les personnes vulnérables, en particulier les personnes âgées.
Dans le désert, frère Charles a dû renoncer de la célébration de l’Eucharistie pour un long temps, ce qui était si importante pour lui et il a subi six ans sous l’interdiction, ne garder pas le Sacrament Beni dans le tabernacle. Cette expérience était très douloureuse pour lui. Ce n’est qu’en renouvelant chaque jour son amour pour la personne la plus proche de lui, son prochain, qu’il a pu maintenir sa vocation et son engagement. Comme l’évêque émérite Claude Rault l’a dit dans la citation que nous vous avons envoyée dans notre lettre de l’Avent-Noël «Il a reconnu le visage du Seigneur dans ses compagnons».
Pour nous aussi, ce temps d’abstinence de l’Eucharistie est une invitation à découvrir la présence de Dieu dans la création, chez les autres, chez nos voisins et particulièrement chez les pauvres et les exclus de notre monde.
Cette crise n’est pas seulement un danger mortel pour la vie de tant de personnes, elle est aussi un défi pour l’humanité, pour nos sociétés et pour chacun de nous. Dans de nombreux domaines de notre vie, la devise ne pourra plus jamais être «Continuons comme avant ».
Dans sa publication post-synodale Querida Amazonia, le Pape François parle d’une ‘sobriété heureuse’, un comportement, dont nous discutons entre nous depuis la rencontre européenne des délégués à Oelenberg en 2011. Quelles sont les conséquences d’une telle attitude sur notre comportement économique, notre relation avec la création et notre contact les uns avec les autres?
Une possibilité pour nous de rester en contact est la prière partagée. Maintenant, dans de nombreuses églises en Allemagne et au Royaume-Uni, et dans d’autres pays, des cloches sonnent pour nous alerter des moments où nous devons nous arrêter et penser les uns aux autres et nous rassembler dans la prière:
Père, tu as créé la vie et tu tiens toute la création dans tes mains qui nous donnent la vie. Par ta Parole et en ton Fils, tu as donné une énergie créatrice à ce monde et l’espoir constant de renouveau et de résurrection.
Que ton Esprit créatif et consolant soit avec nous, avec les malades et les mourants, avec les médecins et les scientifiques, avec les politiciens et tous ceux qui luttent pour maintenir cette énergie en vie.
Marchons sur les chemins de la paix, de la justice et de la solidarité les uns avec les autres, respectant toute vie et la dignité de chacun.
Ton Saint-Esprit est la source de l’amour, nous rejoignant en fraternité les uns avec les autres par notre Seigneur Jésus Christ.
Amen
Nous vous saluons donc en ces temps difficiles et espérons que, comme la nature qui prend vie tout autour de nous, Pâques deviendra pour nous une fête de la vie nouvelle et la victoire de la vie sur la mort.
[/Liverpool et Hamm, mars 2020
Moira et Martin/]