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Évangile selon Saint Jean 18, 33B-37

Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité… Non lui, mais Barabbas.

Que vous êtes bon, mon Dieu, de vous efforcer en toute occasion de faire du bien aux âmes ! Vous ne répondez rien aux juges quand il s’agit de vous défendre ; mais vous leur parlez avec détail et bonté quand il y a lieu d’essayer de les convertir… Que vous êtes bon, mon Dieu, de souffrir pour l’amour de nous (car tout ce que vous faites ici-bas, vous le faites et pour la gloire de Dieu, par justice, et pour notre bien, par bonté et amour pour nous) tant d’opprobres: traîné lié dans les rues de la ville, conduit de tribunal en tribunal, chargé d’accusations, d’injures et de coups, couvert de vociférations par la populace, mis au-dessous d’un brigand!
Tâchons en tout, toujours, de faire du bien aux âmes ; mais pour cela, avant tout, sanctifions-nous nous-mêmes : n’oublions pas que nous ne pouvons faire aucun bien aux autres qu’à condition d’être saints nous-mêmes. Si nous sommes saints, nous ferons naturellement et nécessairement du bien aux âmes, même sans action apparente à leur égard, comme leur en fit sainte Magdeleine à la Sainte-Baume, Joseph à Nazareth ; si nous ne sommes pas saints, tous nos efforts, si grands qu’ils soient, ne pourront produire l’ombre de bien. Pour donner, il faut avoir ; pour rendre saint, il faut l’être ; pour que Dieu donne à nos œuvres intérieures ou extérieures cette bénédiction qui seule les rend fécondes, il faut l’aimer, mériter cette bénédiction par notre amour, amour dans lequel consiste la sainteté. Rendons témoignage à la vérité, non en la disant toujours à tous, souvent on peut et on doit la taire; Jésus la tait souvent: il se tait devant Hérode; il dit « Ne jetez pas vos perles aux pourceaux » ; il dit : « Je ne vous dis pas cela maintenant, l’Esprit vous le dira plus tard » ; mais quand il faut la dire, disons-la comme lui sans crainte, sans hésitation; comme Notre Seigneur dit aux Pontifes qu’il est le Messie, à Pilate qu’il est roi… Recevons avec joie, bénédiction, reconnaissance, amour, tout mépris, tout dédain, toute humiliation, toute mauvaise parole et tout mauvais traitement, à l’exemple de Jésus, lui offrant amoureusement ce sacrifice, heureux de pouvoir le lui offrir et désirant lui en offrir toujours et toujours davantage[1].

[1] M/510, sur Jn 18,24-40, en C. DE FOUCAULD, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 268-269.