Évangile selon Saint Jean 8, 1-11
La femme adultère.
« Va et ne pèche plus. »
Que vous êtes bon, mon Dieu ! Que vous êtes bon pour cette femme et en la sauvant et en la convertissant par votre bonté ! Que vous êtes bon et pour les assistants et pour les races futures, en leur donnant cette leçon de miséricorde, de bonté, d’humilité (car il y a de l’humilité à ne pas juger son prochain, mais à penser plutôt à ses propres péchés) !.. Que vous êtes bon, et pour les assistants et pour les races à venir, en augmentant par cet acte de divine bonté et leur espérance en vos miséricordes et leur amour pour un Dieu si bon !
Ne condamnons pas. Imitons Notre Seigneur… Quand nous sommes chargés par devoir d’état de juger, de condamner, alors, faisons-le pour obéir à Dieu, avec conscience, prudence, en priant Dieu de nous éclairer, de ne pas permettre que nous fassions du mal et, si nous en faisons, de le corriger, de le rectifier, avec humilité et douceur, en songeant à nos propres péchés, en nous rappelant que celui qui a péché hier est, par ses dispositions intérieures, peut-être déjà devenu un saint, ou le deviendra demain, et que nous qui semblons debout serons peut-être demain bien coupables. Hors ce cas, « ne jugeons pas », « ne condamnons pas », par obéissance à Notre Seigneur, par imitation de notre Bien-aimé, « qui n’est pas venu juger, mais sauver » ; parce que nous n’avons ni connaissance, ni mission pour cela; parce qu’il ne faut jamais s’occuper des choses extérieures, des créatures, quand on n’en reçoit pas l’ordre de Dieu, mais rester toujours dans la solitude, le silence, la contemplation des divines beautés, seul avec Dieu dans l’univers, quand Dieu lui-même ne nous jette pas dans des œuvres extérieures… N’abandonnons pas, en jugeant le prochain, la pensée de Dieu, la contemplation du Bien-aimé pour la pensée des hommes, la considération des créatures, à moins d’y être obligé par l’obéissance même à Dieu[[M/459, sur Jn 8,2-11, en C. DE FOUCAULD, Nouvelle Cité, Montrouge 1996,177-178.]].