Évangile selon Saint Jean 9,1-38
L’aveugle né
Que vous êtes bon, mon Dieu, et de chercher cet aveugle pour le guérir sans qu’il le demande, de le guérir, et de le chercher une deuxième fois pour en faire votre disciple ! Que vous êtes bon pour lui ! Que vous êtes bon pour tous ceux qui ont et auront connaissance de ce miracle et de cette tendre recherche, en ce temps et dans tous les temps ; en leur donnant cette leçon de charité, de bienfaisance, de zèle des âmes ; en augmentant par là leur foi, leur espérance en un Dieu si bon, leur amour pour un Dieu si tendre !.. Que vous êtes bon pour toute âme en faisant pour toutes intérieurement par votre grâce, et souvent extérieurement par des créatures qui ne sont que vos instruments, la même chose que pour l’aveugle-né : même recherche non seulement double, mais des milliers de fois ; même guérison, même conversion, même tendre appel !
Soyons fidèles à la grâce… Obéissons quand elle nous parle. Quand Jésus nous dit : « Purifie-toi à la piscine du Sauveur », écoutons sa voix… Quand il nous appelle, adorons-le et suivons-le… Soyons fidèles à la première grâce, à la grâce de la purification, pour pouvoir recevoir la deuxième grâce, la grâce de l’union… Acceptons le remède que nous impose Jésus, ce remède humble, simple, bas, de la boue mêlée à de la salive, et obéissons-lui quand il nous dit, après nous l’avoir placé de sa main, d’aller nous laver « à la fontaine du Sauveur », « dont les eaux coulent en silence », à cette fontaine purifiante des sacrements, de la solitude, du silence, de la pénitence, de la prière… Puis, quand il nous fait un nouvel appel, prosternons-nous de toute notre âme à ses pieds et suivons-le dans l’obéissance et l’imitation, partout où il va, partout où il veut nous mener, devenons ses disciples, vivant de sa vie, à l’intérieur et à l’extérieur, et n’ayant plus qu’un but dans notre existence : faire à tout instant tout ce qui lui plaît… Ne le lui devons-nous pas tous ? Ne nous a-t-il pas sauvés tous plus complètement que l’aveugle-né ? Et non au moyen d’un peu de salive, mais au prix de tout son sang [1] !
[1] M/464, sur Jn 9,1-38, en C. DE FOUCAULD, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 183-184.