Évangile selon Saint Matthieu 22,34-40
« Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit .»
AMOUR DE DIEU.
Aimons Dieu de tout notre cœur, en tenant notre cœur absolument vide de tout ce qui n’est pas Dieu, afin que Dieu le remplisse seul (cela ne veut pas dire qu’on n’aime ni soi ni les hommes, mais on ne les aime pas pour eux comme on ne s’aime pas pour soi ; on aime eux et soi en Dieu, parce qu’on les trouve dans le cœur de Dieu, comme quelque chose de Dieu, pour lui seul et en lui)…
Aimons Dieu de tout notre esprit, n’occupant notre esprit que de lui seul, le vidant de tout ce qui n’est pas lui, pour qu’il le remplisse tout entier et que notre pensée ne soit sans cesse occupée que de lui seul (cela ne veut pas dire que nous ne pensions pas à nos devoirs et que nous n’ayons pas soin de bien remplir toutes nos obligations, mais nous le faisons uniquement parce qu’en pensant à Dieu, nous trouvons en lui la volonté à notre égard que nous fassions telle ou telle chose ; nous pensons donc à ce que nous avons à faire en lui et pour lui, et non pour aucune autre cause)…
Aimons Dieu de toute notre âme en consacrant à lui seul toutes les facultés de notre âme, en n’appliquant qu’à lui seul toutes les facultés de notre âme, entendement, mémoire, volonté, en vidant notre entendement, notre mémoire, notre volonté de tout ce qui n’est pas lui, et en les lui offrant vides et entières pour qu’il les remplisse toutes (cela ne veut pas dire que notre entendement, notre mémoire, notre volonté ne s’exercent au sujet d’aucune chose créée, mais elles ne le feront qu’en Dieu, parce qu’elles trouveront en Dieu la volonté qu’elles s’occupent de ces choses, elles ne le feront que par Dieu, par une impulsion spéciale de sa part, elles ne le feront que pour Dieu, pour lui obéir, uniquement en vue de lui et nullement en vue d’aucune créature) [1].
[1] C. DE FOUCAULD, Aux plus petits de mes frères. Méditations sur les passages des Saints Évangiles relatifs à quinze vertus (1897-1898), tome IV/2, Nouvelle Cité, Paris 1973, 85-86.