Évangile selon Saint Luc 9, 28b-36
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-Le. »
Mon Dieu, Votre bonté Vous pressant de nous faire du bien, de nous faire participer aux richesses de Votre sainteté, et de Votre gloire, de nous instruire de la manière de Vous aimer, de Vous plaire, d’obtenir le ciel, Vous pouviez le faire en nous instruisant chacun par Votre grâce, en nous envoyant des prophètes, des anges, en nous faisant instruire par une Église infaillible… Et Vous l’avez fait, Vous le faites… Cela aurait pu Vous suffire ; mais cela ne Vous a pas suffi… Votre charité divine a voulu faire davantage : Amour, Vous agissez selon la nature de Votre être, par amour, et Vos œuvres sont amoureuses jusqu’à la fin, sans fin : « In finem dilexit eos[[« Il les aima jusqu’à la fin. »]]. »… Votre amour a voulu faire plus que tout cela pour nous, bien que ce fût déjà un bienfait immense ; et Votre Cœur a trouvé, a inventé de nous envoyer comme précepteur Votre Fils Bien-aimé, c’est-à-dire Vous-même.
Ecoutons-Le… Obéissons-Lui : Il nous parle par Sa bouche ; accomplissons Ses moindre avis, Ses moindres conseils, conformons-nous de tout notre cœur à toutes Ses paroles… Il nous parle par Ses exemples : conformons-nous de tout notre cœur à tous ceux de Ses exemples qui concernent le genre de vie auquel Il nous appelle… Soumettons nos désirs, nos vues de perfection, à notre directeur spirituel, non pour les borner, mais pour les régler, non pour moins imiter Notre-Seigneur, mais pour mieux L’imiter. Cela pour quatre raisons principales :
1° C’est que la première chose en laquelle nous devons imiter Notre-Seigneur c’est celle qu’il a fait constamment pendant tous les instants de Sa vie, c’est-à-dire : obéir à Son Père ; or le seul moyen certain pour nous de faire la volonté de Dieu, c’est d’obéir en tout au directeur spirituel, de qui Il a dit : « Qui vous écoute, m’écoute. »
2° C’est que les paroles et les exemples de Notre-Seigneur nous sont connus par la Sainte Écriture ; or nous ne devons pas interpréter celle-ci par nous-mêmes, sans le contrôle d’un délégué authentique de l’Église, sous peine de nous tromper beaucoup : « Omnis interpretatio scripturae spiritu proprio non fit[« Aucune interprétation de l’Écriture ne peut être faite selon le jugement personnel. »]]. »
3° Le sens de la Sainte Écriture une fois connu et interprété, selon l’enseignement de la Sainte Église, il faut savoir quels sont les paroles et les exemples de Notre-Seigneur qui s’appliquent à nous personnellement, quelles sont celles qui s’appliquent à nous pleinement, ou seulement partiellement, ou qui ne s’appliquent pas du tout à nous (par exemple : Dieu n’ordonne pas à tous d’aller « prêcher », dans toute l’extension du mot, bien que tous nous devions prêcher d’exemple et que tous ceux qui parlent et agissent doivent prêcher d’une certaine manière par toutes leurs paroles et toutes leurs actions.)
4° L’enseignement de Notre Seigneur étant bien compris, et ce qu’il veut de nous en particulier étant bien connu, il reste à savoir comment accomplir cette volonté de Dieu, il reste à savoir les moyens pratiques de nous conformer aux paroles et aux exemples de Notre-Seigneur, comme Il le veut de nous. Ce qu’on ne peut connaître avec certitude qu’en consultant le directeur spirituel de qui il a dit : « Qui vous écoute m’écoute » et en lui obéissant comme à Dieu même au nom de qui il parle[[M/329, sur Lc 9,27-35, en C. DE FOUCAULD, La Bonté de Dieu. Méditations sur les saints Evangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge 1996, 306-308.]].