Évangile selon Saint Matthieu 21, 33-43
Merci, mon Dieu, de nous montrer aussi pour qui nous devons prier, de nous désigner vous-même les intentions auxquelles nous devons appliquer nos prières, nos bonnes œuvres, nos petits mérites, ceux que vous nous donnez, que vous faites en nous… et aussi de nous dicter, pour vous les adresser, des paroles si douces, si tendres, si filialement plaintives ! Prions, appliquons nos jeûnes, nos pénitences, nos petites œuvres aux intentions que Dieu nous indique dans ce psaume… pour la consolation du Cœur de Jésus, de ce « fils de l’homme » dont ce psaume retrace en gémissant les abaissements et les souffrances ; pour la liberté et l’exaltation de la sainte Église dont ce psaume nous montre les ennemis se ruant sur elle comme des sangliers et cherchant de toutes parts à la dévaster, à la détruire ; pour notre propre âme et l’âme de chacun des hommes en particulier, surtout de celles dont nous sommes plus spécialement chargés, mais de toutes, toutes, puisque nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes, car notre âme et celle des autres hommes sont aussi sans cesse assiégées et par le démon et les vices qui la souillent…
De nos âmes aussi on peut dire : « Elle a étendu ses rameaux jusqu’à la mer », ses pensées jusqu’à l’océan de vos divines perfections, « et ses rejetons jusqu’à l’Euphrate » et ses conceptions jusqu’aux bornes de sa nature et des grâces que vous lui avez faites. « Pourquoi avez-vous laissé démolir ses murailles », tomber les soutiens extérieurs qui protégeaient sa vie, « tous ceux qui passent par le chemin la dépouillent, » toutes les tentations, tous les démons l’assaillent, tous les vices montent à son assaut ; «le sanglier des forêts la dévaste», le démon se rue sur elle, les vices la souillent, « tous les animaux sauvages la mangent», les démons l’assaillent, les vices la dévorent. « Dieu des vertus, tournez-vous vers nous ! Regardez du ciel, voyez, et visitez cette vigne », cette âme… « Et achevez en elle votre œuvre puisque c’est vous qui l’avez plantée », sanctifiez-la, sauvez-la, puisque c’est vous qui l’avez créée… [1].
[1] M/158 sur Ps 79,11-fin in FOUCAULD (DE) C., Méditations sur les psaumes. Méditations sur les psaumes et le prophètes (1897), Nouvelle Cité, Montrouge 2002, pp. 339-340.