Évangile selon Saint Luc 12, 32-48
« Ne craignez pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner un royaume. »
Que vous êtes bon, mon Dieu ! Quelles douces paroles en ces trois mots : « Ne craignez pas » ! Nous n’avons rien à craindre, et c’est vous qui nous le dites, suprême Vérité ! Que cela est doux ! Dans quelle paix vous nous mettez !.. « Petit troupeau », petits enfants, tendre parole toute paternelle, toute suave. « Votre Père », vous appelez Dieu « Notre Père ». Nous sommes les enfants de Dieu ! Dieu est pour nous un père, nous regarde d’un œil paternel, nous aime comme un père aime ses enfants ; que nous sommes heureux !.. « Vous a donné un royaume », le royaume du ciel dont deux pas, deux jours nous séparent encore : il est à nous, il nous est préparé, à nous de faire les deux pas qui nous en séparent.
Oui, nous avons un royaume, le royaume des cieux. Ne nous attachons donc pas aux choses de la terre qui ressemblent si peu à un royaume, un peu de boue, un peu de nourriture, un peu de laine, telle ou telle misère, voilà ce que nous offre la terre. Quelle insanité de nous attacher à cela, nous rois, nous possesseurs du royaume céleste [1] !
[1] M/360, sur Lc 12,32, en C. DE FOUCAULD, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 56.