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Évangile selon Saint Luc 12, 13-21


« Hommes, qui m’a établi juge ou diviseur entre vous ? Gardez-vous de toute avarice. »

Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous attacher si étroitement à vous, si complètement à vous seul, en nous détachant si nettement de tout ce qui passe ! Dans quelle paix vous nous ensevelissez ou plutôt dans laquelle vous nous faites vivre de la vraie vie, en nous détachant de tout bien matériel, de toute créature ! Que vous êtes bon de nous détacher de tout ce qui n’est pas vous, pour que, absolument vides de tout le créé, parfaitement pauvres dans notre âme, dans notre esprit, vidés et dépouillés de tout attachement à ce qui n’est pas vous, nous puissions être parfaitement attachés à vous, pleins de vous seul, riches sans mesure en vous possédant autant que notre nature aidée de la grâce en est capable.
Gardons-nous de toute avance… Ne nous attachons à aucun bien matériel ni pour nous, ni pour les autres... Car tous sont un néant, ils n’ont aucune valeur pour nous, ni aucune valeur pour les autres ; encore que les autres s’y attachent peut-être, nous qui savons quel néant ils sont et qu’ils ne leur sont point un avantage mais plutôt un danger, gardons-nous, gardons-nous de nous y attacher pour eux. Soyons aussi détachés de ces vanités pour les autres que pour nous, car ce détachement, c’est la vérité… Les créatures ne nous sont un avantage que si elles contribuent à nous unir à Dieu ; or les biens matériels contribuent plutôt à nous détacher de lui et (quoiqu’ils ne soient point un mal en eux-mêmes) ils sont toujours un danger : « Combien difficilement les riches entreront dans le royaume des cieux ! » [[M/357, sur Lc 12,13-21, en C. DE FOUCAULD, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 51-52.]]