Évangile selon Saint Matthieu 10,37-42
« Celui qui reçoit un prophète parce que ce prophète est à mon service, sera récompensé à cause de ce prophète qu’il a reçu en vue de moi; celui qui reçoit un juste parce que ce juste est mon serviteur, sera récompensé à cause de ce juste qu’il a reçu en vue de moi, quiconque donnera seulement un verre d’eau à l’un de ces petits, parce qu’il est mon disciple, en vérité je vous le dis, il recevra la récompense de ce verre d’eau donné en vue de moi. »
Soyons surnaturels : En tout homme voyons la créature de Dieu, l’image de Dieu, l’enfant bien-aimé du Père céleste, le prix du sang de Jésus, l’être tant aimé de Jésus pour lequel Il a vécu, a souffert et est mort, le temple du S. Esprit, l’être appelé à être saint sur la terre et éternellement au ciel ; l’être dans lequel Jésus est entré ou veut entrer par la Ste. Eucharistie, l’être dans lequel et par lequel Jésus veut continuer ici-bas la vie qu’il a commencée sur la terre dans le sein de la Vierge et qu’il poursuit jusqu’à la fin des siècles dans le corps et dans l’âme de tous les justes, en agissant Lui-même en eux (avec leur coopération), au moyen de sa grâce, transformant ainsi leur vie en une vie divine, leurs actes bons en des actes théandriques, toutes leurs actions faites avec la grâce en des actions de Jésus. Voyons en tout homme un frère de Jésus, un membre de Jésus, quelque chose de Jésus, une portion de Jésus, un être dans lequel Jésus vit et agit (ou de fait ou de vocation, ou actuellement ou en puissance), Jésus Lui-même vivant dans tous ses membres (Matt. 25)… Voyons aussi dans certains d’entre eux des envoyés de Jésus, des représentants de Jésus, à un titre spécial : Tels sont N. S. Père le Pape d’abord, puis notre directeur, notre supérieur ecclésiastique, les évêques, les prêtres ; dans d’autres, les disciples, les amis de Jésus à un titre particulier, comme les religieux, les âmes saintes, les personnes consacrées à Dieu, les fidèles pratiquant avec ferveur leurs devoirs. … Et accomplissons envers tous en vue de Dieu, à cause du caractère sacré qu’ils ont à tant de titres, tous les devoirs de charité qu’une si intime conjonction avec Dieu nous imposent [1].
[1] FOUCAULD (DE) C., Commentaire de Saint Matthieu. Lecture Commentée de l’Évangile, Nouvelle Cité, Paris 1989, pp. 359-360.